En quoi consiste ce type de livre ?
L’appel à un écrivain biographe pour écrire un texte intime de pardon ou de révélation est très fréquent. Chaque jour, et de plus en plus souvent, nous répondons à des demandes de ce type. Il n’est, hélas, pas toujours possible, d’y répondre favorablement.
Deux types de récits
Le livre de révélation
Viols, incestes, coming-out, secrets de famille…, ces témoignages sont lourds. Il vaut mieux être accompagné par un auteur, un biographe expérimenté, une personne ayant beaucoup d’ouverture. D’ailleurs, pour mieux décrire des situations parfois très délicates, il vaut mieux que cet écrivain biographe ait connu, soit lui-même, soit autour de lui, des souffrances comparables. Une vérité a besoin de temps, d’espace pour être établie. Parmi les meilleurs livres récents sur ce thème, notre équipe en a retenu trois : « Le consentement » de Vanessa Springora, « La familia grande » de Camille Kouchner et « Ne le dis pas à Maman » de Toni Maguire.
L’expérience nous montre que les clients ayant réalisé une psychothérapie ou en cours de soin ont beaucoup plus de chance de trouver un bienfait à ce type d’écriture, comme ce fût le cas pour Isabelle Maillot qui, avec l’aide de notre écrivain biographe, a édité un livre très intéressant à propos de l’inceste sur l’île de la Réunion. Dans bien des cas, ils font le choix de nous contacter sur les conseils de leur psy ! Après avoir « travaillé » sur les causes profondes de leur mal, ils ont envie de prendre du recul, de la hauteur sur ce qu’ils éprouvent, « de poser leur souffrance sur un coin de la table, de la comprendre et la regarder avec bienveillance et sérénité. C’est à cela que leur servira l’écriture », nous confiait récemment une psychologue. L’idée consiste donc bien à poursuivre une forme de thérapie. Cet exercice d’écriture se révèlera difficile bien qu’accompagné par le biographe mais il s’apparente à une forme de thérapie, il s’agit de faire du bien, de parachever son travail de mieux-être.
Le livre de pardon
Destiné aux enfants le plus souvent, cet ouvrage est nettement plus difficile à construire que le précédent. Il ne faut pas imaginer que cette entreprise fonctionne à tous les coups. En fait, il faut jouer la carte de l’honnêteté à 100% et s’en tenir aux faits. Eviter les jugements, se limiter à une description clinique des faits. Toujours avoir en mémoire le côté immortel de l’écriture. La relecture de ces textes profonds et intimes est une étape permanente et incessante. Impossible de laisser passer la moindre inexactitude, un sentiment confus ou une pensée imprécise.
Et puis il convient également de se poser la question avec sincérité avec son biographe avant de démarrer les séances d’écriture : « Mes futurs lecteurs ont-ils vraiment envie de recevoir mon pardon, de lire mes explications ? ».
Il faut aussi se demander si l’édition de ce livre n’est pas prématurée : « mon fils, ma fille, ma meilleure amie, etc. mes futurs lecteurs sont-ils prêts à comprendre, à ouvrir leur coeur ? Ne faut-il pas attendre encore quelques années avant de leur faire lire ? »