Raconter son histoire personnelle dans un livre nécessite plusieurs étapes à respecter. Tout d’abord, une telle démarche exige une bonne dose d’humilité et d’honnêteté. Ces qualités sont incontournables, elles sont vraiment nécessaires.
Si l’approche est purement authentique, la première étape consiste à définir le but du récit. Pour qui, pourquoi, comment écrit-on un livre autobiographique ?
Le récit personnel se doit d’être captivant dès le début c’est-à-dire sincère et humble à la fois. Il ne faut pas craindre de montrer sa vulnérabilité, ses erreurs et ses doutes. C’est dans ces moments que les lecteurs se connectent le plus à l’auteur. Non seulement il faut partager les faits, les actions mais aussi les émotions qui les accompagnent.
Si l’angoisse de la page blanche peut terroriser et empêcher de démarrer votre récit, il faut d’abord savoir qu’une telle appréhension est tout à fait naturelle. Elle peut envahir n’importe quel écrivain, néophyte ou chevronné. Pour lutter contre cette angoisse, la dompter en quelque sorte, il suffit de se lancer « à l’aveugle » c’est-à-dire lancer une anecdote sur le papier et la décrire en quelques lignes. Peu importe l’anecdote, peu importe qu’elle ait eu lieu il y a 30 ans ou deux jours. Il suffit de l’écrire et lâcher les mots, sans réfléchir, sans corriger, en acceptant les fautes de frappe, de grammaire. Il suffit de continuer à écrire, à nourrir cette anecdote jusqu’à ce qu’on ait plus rien à dire à son sujet. A ce moment, effectuez une rapide relecture et vous vous rendrez compte qu’il y a encore des choses à dire sur ce sujet !
Pourquoi veut-on raconter son histoire ?
Une bonne compréhension de l’intention va aider le narrateur à structurer son récit. Dans la plupart des cas où ce sont des seniors qui se lancent dans l’écriture, la raison principale est d’inspirer l’entourage, plus précisément les enfants et les petits-enfants. Attention néanmoins à ne pas tomber dans le panneau. A force de vouloir inspirer, on peut faire l’erreur de chercher à inculquer des valeurs, à enseigner la bonne parole.
Autre raison : guérir des blessures. Dans ce cas, l’approche est plus narcissique. On écrit pour soi davantage que pour les autres. Mais, la raison peut être toute simple : pourquoi ne pas laisser une trace de son parcours ?
Cette première étape va permettre de trouver l’idée centrale du récit de vie. Quel thème principal le narrateur veut-il transmettre ? Il peut s’agir du courage, de la sérénité, de la résilience, etc. tous ces thèmes sont assez récurrents dans les textes que nous éditons.
Bien sûr, un bon manuscrit est celui qui capte son lectorat dès les premières phrases. C’est pourquoi nous recommandons toujours de démarrer le récit par une scène marquante ou un événement clé: un moment décisif de la vie, une révélation, ou un épisode important.
Déterminer la structure du récit
Il existe trois types principaux de plan pour un manuscrit. Dans le plan chronologique, le client raconte son histoire en suivant la chronologie, dans l’ordre des événements. Cette méthode permet de suivre l’histoire de façon simple et claire. Mais l’inconvénient de ce genre de récit se situe dans son côté très basique et linéaire, voire monotone.
L’autre approche consiste à suivre une rédaction non-linéaire. Dans ce cas-là, il suffit de commencer par des moments-clés et revenir en arrière ou avancer dans le temps, en jouant sur les flashbacks.
Enfin, la troisième approche est la méthode thématique. Sans doute la plus simple et la plus utilisée dans nos récits de vie, il s’agit de chapitrer le texte par des thèmes bien précis : l’école, l’éducation, le mariage, les premiers boulots, les enfants… Il y autant de thèmes que de chapitres. C’est une méthode facile à suivre mais qui ne génère pas forcément un texte fluide, agréable à lire. Par ailleurs, les chapitres peuvent être très inégaux, certains très longs d’autres excessivement courts.
Dynamiser son récit pour le rendre plaisant et incitatif
Inclure la petite histoire dans la grande Histoire
Il ne faut jamais perdre de vue la possibilité que tout narrateur peut avoir d’inclure son histoire personnelle dans un manuscrit beaucoup plus global qui relèverait de la grande histoire. Il peut s’agir par exemple de raconter dans le détail ses souvenirs à la ferme tout en les contextualisant avec la Seconde guerre mondiale, les préparatifs du débarquement en Normandie, la cache par des familles de résistants dans les étables, les bombardements alliés durant les nuits précédant le débarquement… Autant de faits historiques incontournables auxquels les lecteurs, jeunes et moins jeunes vont pouvoir s’identifier.
Les références à la grande histoire constituent un moyen d’intéresser un lectorat beaucoup plus élargi. Bien sûr les enfants et petits-enfants auront plaisir à retrouver les anecdotes, lire des détails de la vie de leurs aînés mais des lecteurs plus éloignés dans la famille ou parmi les relations du narrateur apprécieront davantage ces passages personnels qu’ils sont reliés à des événements de la grande Histoire.
Quel style adopter pour raconter son histoire personnelle ?
Les anecdotes, les faits et souvenirs doivent s’enchaîner de la manière la plus fluide possible. Pour être sûr de ne rien oublier, il vaut mieux opter pour une sorte de frise chronologique dans laquelle on insère toutes les actions à développer. Une fois la liste complète, c’est le moment de développer chaque anecdote, un peu comme s’il s’agissait à chaque fois d’un roman à part entière ! Un souvenir doit se partager, il faut le délivrer sur un piédestal.
La cohérence, un fil conducteur solide du récit semble le facteur le plus important, il ne faut pas perdre le lecteur dans des flash-back ou des avancées dans le temps. Il est important de conserver le même temps, si possible le présent de l’indicatif qui représente sans aucun doute le meilleur temps pour décrire l’action.