Saga sassa

Lorsque, au milieu des nombreux cadeaux, mérités bien sûr et donc déposés par le père Noël, j’ai découvert un bon pour une biographie, j’ai trouvé l’idée surprenante, originale, insolite mais je me suis immédiatement inquiété de l’ampleur et de la complexité de la tâche.
Heureusement, le pensum s’est vite transformé en immense plaisir. En feuilletant le livre de ma vie, qui au début me paraissait simple et banale, en consultant mon rétroviseur, de nombreux flash-back m’ont rendu joyeux, amusé, attendri, quelquefois même triste et nostalgique. Malgré tout, je me suis rapidement pris au jeu, au point d’attendre avec impatience la prochaine séance de confidences allongé sur le canapé du salon, et non celui du psy. Pour ses interventions empreintes de fraîcheur et de brio qui animent les textes, j’ai eu envie, lors de notre dernière entrevue avec ma biographe, de lui dire en plagiant Léon Gambetta qui s’exclama en rencontrant le dernier Africain noir ébène de la promotion de Saint-Cyr à laquelle il rendait visite :
« - Ah ! C’est vous le nègre ! Eh bien, continuez. »