Transmettre ses mémoires d'une agriculture à l’ancienne
Les années trente à cinquante
Les mutations de l’agriculture française dans la deuxième moitié du XXème siècle sont à la fois très fortes, nombreuses et multiples. Ces multiples facettes « d’une vie à la ferme » révolutionnée nous sont racontées au travers de récits de vie hauts en couleur.
Les paysans français, majoritaires dans le pays à la fin des années 30, vivent parfois dans des conditions de misère. Dans son ouvrage Souvenirs de Carmandet, Robert Dupuy raconte ses années de jeunesse : « Mes parents aussi étaient agriculteurs. Ils avaient six hectares de terre et locataires d’une petite parcelle. On vivait tous dans la même pièce, sur de la terre battue. Pas de WC… Pas d’eau… Il fallait aller chercher au puits du village, avec des seaux, l’eau dont nous avions besoin, pour nous et pour les animaux, vaches et cochons. À ma naissance, il n’y avait pas encore d’électricité. Elle est venue dans les années suivantes, après-guerre. La maison de soixante mètres carrés ne comportait qu’une seule pièce, qui faisait cuisine, salle d’eau, salle à manger et chambre. Il y avait quatre lits, dans lesquels on dormait à deux ou trois, ce que nous trouvions tout à fait normal.»
L’agriculture intensive des années soixante et soixante-dix
Décrire le développement de l'agriculture moderne
Du fermier au chef d’entreprise
Le succès des activités de niche
Le métier est devenu une passion, un sacerdoce. Quelques-uns s’en sortent parce qu’ils développent des activités de niche, dans l’élevage ou dans la culture bio par exemple.
De loin l’ouvrage le plus complet que nous avons édité sur cette grande mutation agricole au cours du siècle dernier, « Rendez-vous au bord du gué » de Raymond Lagabrielle, retrace le parcours d’une famille d’agriculteurs de l’Oise sous cinq générations. Agé de 80 ans, Raymond Lagabrielle porte un regard lucide et inquiet sur le monde agricole actuel. « Des cousins ont modernisé leur exploitation en montant des robots de traite pour s’en sortir ; ils en sont même arrivés à cent cinquante vaches, sans ouvrier. Ils ont procédé en fait comme j’aurais aimé le faire il y a quarante ans ; ce qu’ils ont réalisé, je l’avais en tête… Mais il y a un prix à payer à ce dispositif… Ils commencent à cinq heures du matin et finissent à dix heures du soir. Eh bien, malgré ce lourd investissement financier et humain, ils ne s’en sortent pas. Tout ça pour en arriver là ! ».
Chaque année, nous éditons une demi-douzaine d’ouvrages exclusivement dédiés à la vie agricole, des sagas familiales et rurales. Au Paradis de Froid-Cul, Souvenirs à la ferme et Une vie ordinaire à la campagne figurent parmi nos dernières éditions.