Le métier de biographe hospitalier
La plupart des biographes hospitaliers sont des écrivains biographes traditionnels qui effectuent leur métier de façon classique en se rendant chez les particuliers en pleine forme pour enregistrer leurs souvenirs dans le but d’éditer des livres distribués dans le cercle familial. Mais, en parallèle, ils travaillent au sein d’un hôpital auquel ils sont attachés pour recueillir les mémoires de personnes en fin de vie. En France, en Belgique et en Suisse, il existerait environ plus de 900 biographes effectuant ce métier « classique » auprès des familles et des particuliers. Parmi eux, les biographes en hôpital ne seraient pas plus d’une cinquantaine.
Ce métier très particulier dépend de la volonté et de la capacité d’un hôpital à le mettre en place. Aucun écrivain public, écrivain familial ou coach littéraire ne peut entreprendre une biographie d’une personne en fin de vie du jour au lendemain. On ne s’improvise pas biographe hospitalier, il faut attendre des mois et parfois des années qu’un hôpital décide d’installer ce service en son sein.
Effets positifs pour le patient et les professionnels de santé
Intégrée de manière non conventionnelle aux soins palliatifs, la biographie hospitalière a pour objectif de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et existentielle, en sauvegardant la dignité de la personne malade. Elle s’inscrit dans la lignée des soins de support. Des projets sont en cours d’étude au niveau du ministère de la Santé pour faire reconnaître ce métier en tant que tel et surtout, pour le généraliser comme un soin à part entière. Le but est simple : financer ce service par l’administration ou des partenaires et non par le malade lui-même.
Ce service apporte un soulagement, un apaisement. La sensibilité et l’écoute avec empathie et concentration apportent naturellement un effet très réconfortant au patient qui accepte mieux sa situation, calme ses angoisses et demande moins à l’aide.
Passeur de mots et d’histoire n’est pas la seule association en France. Depuis 2011, Traces de vie s’est spécialisée dans ce domaine, notamment auprès des enfants. « Nous proposons aux enfants hospitalisés d’incarner un héros doté d’un super pouvoir. L’enfant raconte une histoire imaginaire, transpose ses craintes et ses espoirs au travers des aventures de son héros. Le récit illustré permet à l’enfant de « sortir » de sa maladie et l’accompagnement libère sa parole. », présente l’association en page d’accueil de son site.
La biographie hospitalière génère également un effet très bénéfique sur le personnel soignant qui adopte, dès lors que le travail biographique s’est enclenché, un nouveau regard sur son malade, perçoit de nouvelles facettes de sa vie. D’une certaine manière, cette activité fait jaillir de nouvelles sources de vie dans l’entourage du patient. Cette nouvelle énergie permet de maintenir une perception positive du traitement, aussi difficile soit-il, tout en renforçant l’engagement du personnel dans sa quête de sens. La personne souffrante ne s’envisage plus seulement comme un patient mais comme une personne à part entière, la maladie se muant comme un des éléments constitutifs de la vie de la personne.
Les étapes de l’édition d’une biographie hospitalière
Entre deux interviews, le narrateur peut relire le texte et penser à de nouveaux développements. Lorsque l’écrivain revient la fois suivante, ils complètent et affinent ensemble le récit. C’est de cette manière que le manuscrit se construit et se consolide.
La dernière étape est celle de l’édition à proprement dite, le moment de choisir les photos, les documents à insérer… Quel titre ? Quelle photo de couverture ? etc. Encore beaucoup d’animation et de vie autour de ce projet, avant l’édition des ouvrages.