L'histoire des grands-parents a un grand intérêt pour les petits-enfants
Une curiosité motivée par l’éloignement
Un père (ou une mère) peut avoir du mal à se persuader que son histoire de vie va intéresser sa progéniture. Et par conséquent il (ou elle) ne va pas forcément croire à l’utilité de rédiger sa biographie. Tout ce que nous avons vécu n’a rien de secret, tout a été partagé à de nombreuses reprises à tous les moments de la vie et de l’éducation. La promiscuité ayant été totale, chaque enfant a pu entendre des anecdotes plus ou développées de la vie de ses parents. Ils n’ont pas grand-chose à apprendre d’une histoire qu’ils connaissent déjà malgré eux. A la rigueur, certains passages de cette histoire peuvent être développés ou mieux expliqués, car l’écriture d’une biographie permet ce temps de la réflexion, du recul dont on ne dispose pas dans la vie quotidienne.
Une époque très éloignée à relater dans un livre
Le temps qui sépare trois générations les unes des autres se mesure en demi-siècle. L’histoire a connu une accélération ultra rapide au XXème siècle, spécialement après les deux guerres mondiales. Ceci explique pourquoi les récits des grands-parents nés soit dans les années 20, soit dans les années 40 suscitent autant d’intérêt. « En découvrant cet opuscule, ne vous attendez pas à lire mon autobiographie ; par petites touches anodines, je vais essayer de vous faire prendre connaissance de vos ancêtres, de leur cadre de vie, de leur environnement familial et social et, avec eux, d’appréhender la vie des petites gens à la campagne il y a un siècle.
Un siècle, ça peut vous paraître très lointain et pourtant, je vous l’assure, ça ne l’est pas, même si pour vous, ça ressemble au Moyen Âge ! », indique ce grand-père en quatrième de couverture de son livre offert par ses petits-enfants.
Une transmission honnête et apaisée de la mémoire entre les les générations
Un devoir de mémoire dûment accompli par nos aînés
C’est dans un souci de transmission, pour remplir leur devoir de mémoire que de nombreux anciens acceptent de raconter leurs mémoires. Pas seulement leurs souvenirs de guerre, qu’il s’agisse de la seconde guerre mondiale, de l’Indochine ou de la guerre d’Algérie, mais des souvenirs de leur quotidien, de leur travail, de leurs efforts, de tout ce qui remplissait leur vie à une époque, quarante, cinquante voire soixante ans en arrière. Dans on livre passionnant « Souvenirs d’antan, Réflexions du présent », Roger Ferry exprime parfaitement cet intérêt de la transmission. « Pourquoi ce récit ? Pour expliquer notre façon de vivre dans les années 1940-1950, et mettre en parallèle son évolution avec l’arrivée de progrès considérables entraînant bienfaits et méfaits dans notre société. Rappeler notre façon de vivre d’alors, en communauté et dans l’esprit convivial des villages. Montrer également que l’excès de bien-être n’est pas forcément l’idéal pour l’être humain, et que trop de bien-être peut neutraliser le courage et nous désarmer face à la lutte matérielle et morale… »